M Bonnet, témoin d’une action de chasse à l’approche en forêt de Tronçais, qui aurait pu tourner au drame, nous demande de porter ces actes à la connaissance de nos lecteurs. 

Nous rappelons que des faits similaires avaient déjà eu lieu l’an passé. Nous avions alors fait part de nos craintes quant à la dangerosité de cette pratique dans ces conditions, en ces lieux et à cette période. Nous ne manquerons pas d’alerter, une fois encore, les autorités compétentes.

Fidèles à notre souci de vous informer au mieux, nous publions donc ses propos corroborés par plusieurs personnes présentes sur place :

« Tronçais, cette magnifique forêt, après être reconnue comme la plus belle chênaie d'Europe, est en passe de devenir la plus dangereuse d’Europe.

 Lundi 30 septembre 2013, plein moment du brame sur le massif de Tronçais. De très nombreux amateurs, naturalistes, photographes, simples curieux sont en observation autour des coupes où les cerfs ont l'habitude de bramer ou plus simplement de passer. 10h15, j'observe depuis un moment un magnifique cerf immobile se reposant d'une nuit d'amour certainement agitée, debout au milieu d'une grande coupe. Dans l’allée, en face, une personne, … deux autres un peu plus loin …. Tous admirent le spectacle.
Soudain, un agent de l'ONF sort du taillis suivi de deux personnes porteuses de carabines. La canne de pirsch est mise en place, le tireur épaule, une détonation assourdissante ! Le roi de la forêt s'écroule touché à mort, aspergeant de son sang fougères et arbustes.
Après un détour qui me prend 15 minutes, j'arrive à hauteur de l'autre observateur, une observatrice, en pleurs.  Nous regardons ensemble, consternés, les opérations d'évacuation de la dépouille sanglante.

Je ne suis pas anti-chasse, loin de là, mais je ne peux qu'être scandalisé par cette pratique. Si la chasse à l'approche est une discipline cynégétique respectable, elle doit être pratiquée avec éthique et dans des conditions de sécurité totalement ignorées par l' ONF sur le massif de Tronçais.

La chasse à l'approche a pour but de réguler, en éliminant les cerfs malades ou dont le physique n'augure rien de bon pour la pérennité de la race, des cerfs dits de "récolte". Or, à Tronçais, on ne s'embarrasse pas de tels principes. On met à prix les cerfs : plus ils sont beaux (donc porteurs de gènes "bénéfiques" pour la descendance), plus il faut payer cher (voir le site de l'ONF : A télécharger ici dans la rubrique 'En savoir plus') Et en plus on n'attend même pas la fin de la période de reproduction. On peut d'ailleurs se demander si les compétences d'un agent de l'ONF lui permettent de "juger" un cerf…. Certes pas.

En outre, ce type de chasse en forêt domaniale ouverte au public, (que l’ONF encourage très fortement à fréquenter sur son site) suppose une sécurité absolue. Cela passe obligatoirement par une signalétique (pancartes et panneaux) et un tir "fichant". En effet si le tireur rate sa cible, la balle parcourt 2 kilomètres  dans une zone fréquentée par des observateurs et des chercheurs de champignons. Plus précisément dans le cas du cerf abattu ce matin, en cas d'échec du tireur, dans le meilleur des cas, la balle passait à ma droite, … dans le pire, … je ne serais pas là pour vous conter cela !

Je ne pu m'empêcher de faire remarquer la dangerosité de l'action  au garde. Est ce à dire, que , pour l'ONF à Tronçais, la vie d'un homme n'est pas une priorité absolue en regard de l'argent récolté pour la chasse à l'approche ?

Déjà l'an dernier, pareil scandale avait eu lieu, peut être pire encore, puisque le cerf, simplement blessé, n'avait été retrouvé que plusieurs jours plus tard, à l'état de carcasse, évidemment après des jours d'agonie. (Voir lien suivant : Tronçais, attention aux balles perdues

Je compte sur vous, pour informer le maximum de personnes et pour que cesse ce mode de chasse, totalement inadapté en forêt domaniale, avant que de paisibles promeneurs ne le payent de leur vie. »

J. F. BONNET