Le brame : un piètre spectacle

Débuté plus tardivement que par le passé, pour s’éteindre encore plus tôt, dès les premiers jours d’octobre 2012, le brame a été peu intense dans la plupart des secteurs, plusieurs places de brame traditionnelles ont été désertées et le nombre de cerfs vus et entendus a été inférieur dans la quasi-totalité des zones. La plupart des mâles étaient accompagnés de très peu de biches, plusieurs d’entre eux musaient seuls à travers les parcelles et nous n’avons constaté pratiquement aucune présence dans les bois et forêts périphériques. L’activité sonore réduite a attiré observateurs, habitués, visiteurs et chasseurs sur quelques rares parcelles. Cette concentration a eu pour conséquence la perturbation accrue de la reproduction pour les animaux et a généré déception, tension et danger pour les humains présents.
 

La fête du brame : une belle réussite

Sollicité par Vitray Festivités, Faune Sauvage a eu le plaisir de proposer, à une assistance nombreuse, curieuse et attentive, le regard respectueux porté par quelques passionnés sur cette manifestation de la nature à la fois spectaculaire, sauvage et mystérieuse.
Ce fût l’occasion de rappeler en cet automne 2012, la nécessité de préserver ce patrimoine naturel exceptionnel, d’en percevoir la fragilité au travers des multiples menaces qui pèsent sur ces animaux fascinants.
 

Le tir du cerf bramant : une pratique condamnable

Alertés par de nombreux témoignages du tir d’un animal, à l’endroit, à la période et à l’heure où la présence humaine est la plus forte, nous sommes allés dire la désapprobation générale de telles pratiques aux responsables de l’Office National des Forêts, de la Direction Départementale des Territoires et à Monsieur le Sous Préfet de Montluçon, représentant Monsieur le Préfet. Nous avons clairement exposé les risques que cela faisait peser, tant sur la population locale que sur les visiteurs, l’inutilité de cette activité, la condamnation des chasseurs locaux dépossédés du fruit de leurs efforts de gestion, l’impact négatif sur l’espèce, la confiscation de l’espace public (au seul profit d’une ou deux personnes) inacceptable pour les citoyens que nous sommes tous.
 

La saison de chasse : des prélèvements en baisse

Le faible taux de réalisation des plans de chasse – 278 cervidés prélevés légalement, auxquels il faut en rajouter 18 retrouvés morts lors de la saison 2012-2013, sur les 438 attribués – a permis d’éviter l’effondrement que beaucoup redoutaient.
Certes, on savait le nombre d’attributions beaucoup trop élevé, impossible à réaliser dans certains secteurs où les animaux n’étaient pas en nombre suffisant, mais personne n’est en mesure d’avancer une cause précise à cela.
Modération d’une partie des chasseurs qui ont pris conscience du risque de prélèvements excessifs, maladresse des tireurs, diminution du nombre d’animaux, formidable adaptation de ceux-ci à une pression toujours plus forte, conjugaison de facteurs divers ou pur hasard ?
 

Les dégâts : un niveau très faible

Malgré le prix élevé des céréales, le montant des indemnisations des dégâts causés par les cervidés a été très bas en 2012 : environ 12 000 € ont été versés aux agriculteurs riverains.
 
Il a été plus que largement couvert par la vente des bracelets de cerfs : quelques 43 000 € ont été payés par les chasseurs à leur fédération. Le coût de ces dégâts demeure insignifiant au regard des presque 500 000 € générés par l’activité chasse.
 

Les comptages nocturnes: des résultats contradictoires

Alors que lors du premier comptage en mars 2013, 511 cervidés étaient dénombrés, seulement 295 animaux étaient vus la semaine suivante ! Le premier résultat indiquerait une légère hausse pour une population revenue à un niveau se situant dans la moyenne des trois dernières décennies, le second réalisé la semaine suivante, dans des conditions identiques, traduirait une chute des effectifs à un stade critique ? Aucun argument rationnel ne peut expliquer cet écart inhabituel qui laisse perplexes tous les observateurs avertis.
 

L’avenir ?

 
* Va-t-on mettre tout en œuvre pour qu’en l’absence de prédateurs naturels, une gestion raisonnée permette d’assurer la pérennité de la grande faune, et de la forêt qui l’abrite, pour les générations futures ?
 
En ce qui concerne les cervidés, nous le saurons au regard des plans de chasse qui devraient, souhaitons le, retrouver un niveau plus conforme à la capacité d’accroissement de sa population.
 
* Se dirige -t-on, à Tronçais, vers un partage plus équitable du temps et de l’espace public pour que chacun puisse exercer ses activités professionnelles ou de loisirs en toute sérénité, dans la responsabilité et le respect des usages de tous, forestiers, chasseurs, naturalistes, promeneurs, photographes, randonneurs, cueilleurs, cavaliers, ouvriers, cyclistes … ?
 
Attendre la fin de la période de rut pour prélever les reproducteurs serait le premier pas indispensable d’une démarche écologiquement responsable et humainement consensuelle.
 
* Prendra-t-on quelques mesures pour mieux accueillir et informer les visiteurs en nombre croissant ?
 
Ceci sera rendu possible dès lors que les deux points précédents seront pris en compte et traités dans l’intérêt général, mais aussi dans la mesure où les moyens existants seront affectés à cette mission et les compétences humaines mobilisées.
 

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