Malgré la baisse constante d’effectifs déjà très faibles, les Sarthois ne se résignent pas à accepter des plans de chasse à l’évidence beaucoup trop élevés au regard des derniers comptages. Ils en appellent à l’autorité de Madame la Préfète pour préserver ce fleuron du massif de Bercé, envié par tous les amoureux des forêts et de leur grande faune.

Nous vous proposons de prendre connaissance de leur dernier courrier dont nous souhaitons qu’il aboutisse à une prise de conscience rapide et à un résultat positif pour que les grands cerfs de Bercé ne soient pas que des souvenirs.

Pour plus d’information, vous pouvez contacter le site du photographe animalier Christophe Salin, bien connu de tous les naturalistes et passionnés de cerfs.

Voici Le courrier adressé à Madame la Préfète de la Sarthe.


Madame La Préfète
Département de la Sarthe

Objet : plan de chasse 2016-2017

Madame La Préfète

Vous n’êtes pas sans savoir que la forêt de Bercé est une des plus belles forêts de France avec ses grandes futaies, connue également pour la qualité de sa population de cerfs bien au-delà des limites géographiques de notre région. Ces deux éléments lui confèrent une réelle valeur patrimoniale et une certaine renommée. Les citoyens sarthois ne sauraient donc accepter de se voir dépossédés de ce bien commun, source de nombreuses activités sportives, éducatives, naturalistes, associatives, familiales et génératrices de ressources financières (revenus de la chasse et du tourisme).

Le projet de plan de chasse prévoit pour l’espèce cerf un prélèvement de 270 individus minimum et 350 individus maximum sur le secteur B du massif de Bercé en 2016-2017. Ce prélèvement est totalement démesuré sachant que la population reste très faible au regard de la superficie (14 000 hectares) et en constante diminution. Depuis trois ans les comptages nocturnes de printemps ont permis de dénombrer 378 animaux en 2014, 325 en 2015 et seulement 279 en 2016. Certes il ne s’agit là que d’un indice, un nombre minimum d’animaux vus, mais il donne une idée juste de la population existante et en ce qui nous concerne, confirme la chute des effectifs. Lors de la saison de chasse écoulée, 240 cervidés ont été prélevés sur ce secteur : ce nombre d’animaux tués était donc largement supérieur au nombre de naissances qui seront encore moins nombreuses cette année.

Le maintien de ce projet proposé par l’Office National des Forêts et la Fédération des Chasseurs de la Sarthe va donc mettre en péril à court terme l’existence même de cette population emblématique de nos forêts. Certes l’ONF est chargé par l’état d’en assurer la gestion économique au travers de la production de bois, ce qui suppose de veiller à un bon équilibre faune-flore (équilibre qui est loin d’être menacé par la population de cervidés à Bercé), mais il a également pour missions de préserver la biodiversité, de protéger les sols, d’accompagner l’évolution des paysages, de prévenir les risques naturels et d’accueillir le public. Certes les chasseurs contribuent à la nécessaire régulation des populations sauvages, mais ils doivent en assurer la pérennité et l’équilibre et n’en sont pas propriétaires (l’animal sauvage est res nullius).

Nous en appelons donc, Madame la Préfète, à votre autorité pour ramener à de plus justes proportions le plan de chasse 2016-2017, condition de la préservation d’un patrimoine d’exception. Il serait raisonnable d’attribuer au maximum 150 animaux  pour conserver la population en l’état actuelle. Il serait même souhaitable de ne pas dépasser les 100 animaux pour la restaurer  progressivement  au niveau des années antérieures. En effet, lors du comptage de ce printemps 2016, sur les 279 animaux comptabilisés, 130 biches ont été dénombrées.  Vous n’êtes pas sans savoir qu’une biche ne donne naissance qu’à un seul faon par an. Nous pouvons donc prévoir que le nombre de naissances sera de l’ordre de 130 faons lors de ce printemps.

Nous nous tenons à votre disposition pour tout entretien ou complément d’information que vous jugeriez nécessaire à votre décision.

Nous vous prions de croire, Madame la Préfète, en l’expression de notre respect.