Dans un précédent article, nous avions clairement exprimé notre opposition à la chasse des cervidés en période de reproduction et plus particulièrement à celle du tir du cerf bramant en raison de sa dangerosité. Nous avons également alerté les autorités compétentes quant à nos inquiétudes à ce sujet. De nombreuses associations, des particuliers, des élus locaux ont fait part des mêmes doutes tant à Tronçais que dans d’autres forêts françaises.
Aussi, fidèles au devoir d’information que nous nous sommes fixés, nous nous devons de porter à votre connaissance les faits qui nous ont été rapportés par plusieurs témoins directs dignes de confiance, visiblement marqués par la peur rétrospective liée au risque auquel ils venaient d’être exposés à leur insu.
Faits
Dans la clairière de la parcelle 383, le lundi 1er octobre 2012 un cerf quatorze cors brame depuis le matin en compagnie d’une harde de quatre biches et d’un faon. La trentaine d’observateurs présents alentours apprécie le spectacle en cette fin de soirée. Parmi eux, quelques photographes et amateurs avertis, mais aussi des familles venues avec leurs enfants….
Aux environs de 18h30 un coup de carabine résonne, le maître de place s’écroule. Le tireur vient se faire photographier à côté du cerf couché sur le flanc. L’agent ONF s’éloigne en direction de son pick-up. L’animal, laissé pour mort, se relève alors et prend la fuite en direction des bois privés attenants. Les deux chasseurs et l’accompagnateur tentent de le retrouver avant la nuit. Sans succès.
Le lendemain dès 8h trois agents de l'ONF, accompagnés du couple de tireurs, reprennent les recherches à l'aide d’un chien de sang. Ils quittent l'enceinte vers 13h, sans cerf.
Informations complémentaires
Plusieurs véhicules étaient stationnés avant l’arrivée des chasseurs à proximité de cette enceinte connue pour être la plus fréquentée par les amateurs de brame.
Aucun des observateurs présents n’a remarqué le moindre panneau signalant l’action de chasse.
En l’absence de mirador, le tir a vraisemblablement été effectué depuis le sol.
Remarques
– Il n’est pas acceptable que nos vies, celles de nos enfants, de nos proches soient mises en péril pour quelques milliers d’euros !
– Il n’est pas acceptable que l’espace public que constituent nos forêts domaniales soit confisqué pour la seule satisfaction du plaisir de quelques individus !
– Il n’est pas acceptable pour nous contribuables que l’argent de nos impôts serve à rémunérer des agents de l’état pour s’acquitter de tâches à ce point désapprouvées par l’immense majorité de la population !
Faut-il attendre un accident mortel pour mettre fin à cette pratique ?
A nos lecteurs
Vous êtes nombreux à nous avoir contacté pour nous dire votre indignation et pour nous demander d’intervenir, en particulier auprès de l’Office National des Forêts. Nous relaierons vos témoignages et vos craintes légitimes, même si nous savons que les agents patrimoniaux ne font que mettre en œuvre les missions qui leur sont confiées, sans forcément avoir conscience des dangers qu’ils vous font courir et de la responsabilité qui serait la leur en cas d’accident.
Si vous n’acceptez pas que cette situation perdure, vous devez faire part de votre opposition à ces pratiques à vos élus et en appeler à la responsabilité des décisionnaires et des représentants de l’Etat tant à l’échelon local qu’au plan national.
Monsieur le Préfet a le pouvoir d’interdire ce type de chasse au niveau du département ou, comme nous l’avons suggéré, d’en retarder l’ouverture. De telles décisions peuvent également être prises au niveau national par les Ministres de l’Agriculture et de l’Environnement ou bien être l’objet de dispositions législatives adoptées au Parlement.
Nos convictions citoyennes nous conduisent à croire que ces décisions responsables et respectueuses des principes démocratiques interviendront avant que quelque fait-divers ne vienne les dicter dans l’urgence d’un drame.